Une équipe de chercheurs de l'UMons a franchi une étape révolutionnaire dans le domaine de l'alimentation en créant les protéines du futur à partir de mélasse, un sous-produit de l'industrie sucrière. Leurs travaux ont été récompensés par un prestigieux prix de l'Agence spatiale européenne, soulignant l'importance de leur contribution.
Baptiste et Guillaume, les cerveaux derrière cette innovation, ont récemment remporté le premier prix pour leurs recherches en cours. Leur objectif ambitieux est de transformer la mélasse, souvent considérée comme un déchet de l'industrie sucrière, en une source durable de protéines, avec l'espoir ultime de créer des alternatives telles qu'un hamburger écologique.
La première étape de ce processus novateur consiste à inoculer des bactéries pourpres dans la mélasse, créant ainsi une pâte riche en protéines. Guillaume Bayon-Vicente, chercheur au laboratoire de protéomie et microbiologie de l'UMons, explique que cette biomasse sera ensuite envoyée au Smart Gastonomy Lab à Gembloux pour la production d'alternatives à la viande, au lait ou aux pâtes.
Le contexte actuel souligne l'importance de trouver des solutions durables pour répondre aux besoins alimentaires de la population. Baptiste Leroy, coordinateur du projet PROTEBoost, explique que les protéines actuellement consommées ont un impact environnemental et climatique significatif, et le projet vise à introduire une innovation alimentaire respectueuse de l'environnement.
Les chercheurs utilisent des bactéries pourpres pour développer ces protéines du futur. Ces micro-organismes se nourrissent de la mélasse, convertissant les résidus de sucre en protéines. Cette méthode révolutionnaire permet de valoriser un produit jusqu'ici sous-estimé en une source de protéines ayant un impact environnemental moindre que les sources traditionnelles de protéines consommées en Belgique.
Les travaux de recherche découlent du projet Mélissa réalisé dans l'espace, et aujourd'hui, ces avancées contribuent au développement d'une pâte aux propriétés multiples, riche en protéines, vitamines et antioxydants.
Baptiste Leroy décrit le produit final comme ayant un goût neutre, proche du boudin noir, avec une note subtile de sang et une couleur attrayante. Les chercheurs espèrent commercialiser ce produit novateur dans quelques années.
Le projet PROTEBoost, financé par la région wallonne et réunissant différents partenaires, a encore trois ans de financement devant lui. L'objectif à terme est de démontrer que le procédé peut être industrialisé, attirant ainsi des investissements pour la construction d'usines dédiées à la production de ces protéines du futur à partir de déchets. Rendez-vous dans quelques années pour découvrir et savourer ces protéines révolutionnaires, transformées en hamburgers et d'autres alternatives alimentaires attrayantes.