Clôture du Plan hivernal 2022-2023 à Charleroi : bilan et perspectives

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Le Plan hivernal du Relais social de Charleroi a pris fin le 1er avril 2023, après une période hivernale marquée par des températures très basses et des moments plus cléments. Les différents services impliqués ont enregistré une fréquentation importante des personnes sans-abri, avec une hausse significative dans certains accueils de jour. Les abris de nuit ont également été sollicités toute l'année, avec un ajout d'un abri supplétif en hiver. Cependant, les opérateurs ont constaté que la fréquentation peut être imprévisible et que les comportements des usagers peuvent être difficiles à gérer, notamment en raison de problèmes de santé mentale et de consommation de drogue. Le Plan hivernal pose également la question de sa période de fonctionnement et de son financement sur une période fixe, en décalage avec les réalités climatiques.

Clôture du Plan hivernal 2022-2023

Le Plan hivernal du Relais social de Charleroi s’est clôturé le 1er avril 2023. Entamé le 1er novembre, il a pour vocation de maximiser les moments d'accueil des personnes sans-abri au sein des différents services impliqués. Il tend vers une accessibilité 24h/24. Des possibilités de prise en charge existent ainsi du matin jusqu’à la nuit.

Cet hiver encore les dispositifs impliqués ont fortement été sollicités en cette période.  Celle-ci a alterné des moments de grand froid et des températures plus clémentes.

Les personnes sans-abri ont pu, cette année, retrouver l’Accueil du matin du Resto du Cœur chaque jour de la semaine puisque celui-ci avait été suspendu suite à la crise sanitaire les hivers précédents. Les repas ont été servis comme avant la crise COVID19 chaque jour de la semaine.

L’accueil de jour le Rebond de l’a.s.b.l. Comme Chez Nous qui accueille des personnes sans-abri 7j/7 a battu des records de fréquentation en cette période hivernale : + 522 utilisateurs par rapport à l’année précédente. Transi’Toi, l’autre accueil de jour, plus spécifiquement dédié aux familles a aussi connu une hausse de sa fréquentation.

Durant la période hivernale, le CPAS de Charleroi met en place un Accueil de soirée qui fait office de lien entre les accueils de jour et l’ouverture des abris de nuit. Avec la crise sanitaire, ce dispositif a été réfléchi pour être un lieu d’accueil de personnes vivant en rue et fréquentant moins voire pas du tout les autres services. Cela a très bien fonctionné et a répondu aux objectifs fixés. Liés à ce dispositif les travailleurs de rue ont une fonction essentielle dans le Plan hivernal puisqu’ils vont à la rencontre des personnes en rue, dans les squats ou ceux qui sont sous tente. La réduction de risques est un axe majeur dans les missions du Relais Social.

Les abris de nuit fonctionnent toute l’année, 7 nuits/7 et en hiver un abri Supplétif est ajouté (25 lits hommes). L’abri de nuit Dourlet (CPAS) héberge, 7 nuits/7, 33 personnes. La capacité d’accueil des femmes a été renforcée cette année. 9 lits ont pu leur être consacrés durant cet hiver. L’abri de nuit du Triangle accueille des familles, des couples et des femmes seules. Durant la période hivernale, le nombre de familles avec enfants hébergées a été très élevé.

Globalement, les opérateurs constatent que l’usage des services par les personnes sans-abri peut s’avérer imprévisible : la fréquentation peut être très élevée à un moment où le climat est clément et assez faible à des moments où on peut s'attendre à avoir un important afflux. Cela oblige le personnel à être constamment sur le qui-vive et à rester sous tension. Ceci est renforcé par les nouveaux modes de consommation de drogue et, singulièrement, du crack que l’on retrouve de plus en plus chez les personnes sans-abri ainsi que par les nombreuses problématiques liées à la santé mentale d’usagers dont les comportements restent difficiles à gérer au sein des services. Ces phénomènes sont régulièrement générateurs de violence. La précarité des bâtiments et l’étroitesse de certaines structures ne facilitent pas non plus la gestion de cette problématique.

Le Plan hivernal s’est arrêté le 31 mars alors que les nuits d’avril présentent régulièrement des températures négatives. Ceci repose inévitablement la question de la période du Plan hivernal de plus en plus en décalage avec les réalités climatiques et son mode de financement sur une période fixe.